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La France, jadis grande nation de la moto, n’accueille plus qu’une seule usine de motos de route, Yamaha, à Saint Quentin. Des constructeurs français, il y en a d’autres, parmi lesquels on citera le joailler Midual, le baroque Brough Superior, le presque américain Avinton, le rocker Motorhell ou l’exubérant Lazareth, mais il s’agit là d’artisans, dans le sens le plus noble du terme. Fini les Peugeot, les Terrot, les Monet Goyon et autre Motobécane construites à la chaîne!

Reste donc Yamaha, qui s’est justement installé en 1986 sur les 340 000 m² de l’usine ex-Motobécane de Saint-Quentin, rebaptisée MBK Industrie, à la suite à la faillite de la marque française. Au bout de 2 ans, le site a commencé à produire des moteurs de hors-bord puis, deux ans plus tard, les 50cc Booster. Il est ensuite monté en gamme, mais, sans avoir visité le lieu, il était facile de penser qu’il ne s’agissait là que d’assemblage de pièces importées et de la pose des autocollants finaux…

Que nenni, la visite de l’usine organisée dans le cadre du Yamaha bLU cRU Camp nous a permis de constater qu’on y construisait bien des motos, et avec un vrai savoir faire ! 630 salariés plus 200 intérimaires travaillent principalement dans deux immenses bâtiments.

Le premier est essentiellement consacré à la construction des cadres. L’opération est robotisée mais quelques soudure peuvent être reprises ici ou là, si pour une raison ou une autre, elles ne satisfaisaient pas l’oeil expert des soudeurs qui surveillent l’opération.

Les cadres sont ensuite peints, tout comme les plastiques injectés sur place et les échappements, alors que la plupart des moteurs et d’autres composants viennent des usines Yamaha d’Indonésie, ce qui, depuis la pandémie mondiale, produit encore des petits ralentissements sur les chaînes françaises.

 

Le deuxième bâtiment comprend principalement les lignes de montages. Au nombre de trois, elles s’adaptent au fil des ans à la demande, mais grosso-modo on y trouve aujourd’hui une pour les X-Max, une pour les 125cc et une pour les Ténéré. Là, c’est du classique, avec un cadre au départ et une moto neuve terminée à l’arrivée, après avoir franchi avec succès les deux cabines de test.

Au total 85 000 deux-roues sont construits chaque année, puis disséminés à travers quatre lieux de stockage en Europe : France, Italie, Espagne et Allemagne.

L’usine se visite moins qu’auparavant mais reste accessible épisodiquement. Mais n’espérez pas y trouver de vieilles Mobylettes cachées derrière des cartons : tout ou presque a été donné au Village des métiers d’antan et musée Motobécane pour faire place nette ! Ou presque…