Le double champion du monde Superbike, Alvaro Bautista, s’était vu offrir une wild card en MotoGP à Sepang par Ducati, mais ce cadeau n’a pas aidé l’Espagnol à guérir des conséquences d’une chute lors d’essais privés à Jerez le 1er novembre dernier, et aujourd’hui, lors du test sur ce même circuit en prélude à la saison WorldSBK 2024, il en paye encore le prix…
Sur le papier, la prestation d’Alvaro Bautista lors de la finale des Superbike à Jerez était de toute beauté, le numéro 1 remportant les trois courses pour mettre une cerise sur le gâteau d’un deuxième titre mondial malgré une petite chute sur le bras droit en FP2. Malheureusement, trois jours plus tard, l’Espagnol subissait un highside lors d’essais privé sur le même circuit, heurtant le sol avec le dos et la tête et souffrant du bras gauche.
Jusqu’au Grand Prix de Malaisie, le pilote Ducati n’avait pourtant qu’un objectif, pouvoir mener à bien sa wild card en Grand Prix, quitte à mettre de côté sa récente chute et la douleur conséquente. Qualifié 22e, il concluait le Sprint à la même position avant de franchir la ligne d’arrivée du GP en 17ème position, une prestation décevante qui s’expliquait malheureusement quelques jours plus tard, de retour en Espagne, par un diagnostic assez embêtant : déplacement des disques intervertébraux des vertèbres C5, C6 et C7.
Aucune chirurgie n’étant préconisée, Alvaro
Bautista a travaillé tout l’hiver pour retrouver force et
mobilité, avant de se montrer relativement confiant lors de la
présentation « Campioni in pista » à
Madonna di Campiglio, il y a quatre jours : « C’est une
grande satisfaction d’être de retour dans un endroit magnifique
comme Madonna di Campiglio pour présenter les motos avec lesquelles
nous allons affronter un championnat 2024 qui sera extrêmement
difficile, avec tant de changements à la fois en termes de
réglementation technique et en termes de concurrents. Nous devrons
immédiatement travailler dur pour nous adapter aux nouvelles
règles, mais je crois que dans tous les cas, ce sera une saison
très agréable. L’objectif est d’atteindre le plus rapidement
possible notre potentiel maximal afin de pouvoir ensuite nous
amuser à chaque manche.
Je me sens très bien et j’ai la même force dans mon bras gauche
qu’avant. La douleur a presque disparu, j’ai fait beaucoup de
progrès ces deux dernières semaines. Mais je n’ai pas pu
m’entraîner normalement parce que j’avais peur pour mon cou et mon
bras. La seule chose qui n’est pas claire, c’est ce que ça donnera
sur la moto, et c’est la chose la plus importante pour
moi. »
Malheureusement, la première journée du test Superbike qui se déroule actuellement sur le circuit de Jerez-Ángel Nieto a ramené l’Espagnol à une dure réalité, celui-ci n’étant toujours pas à 100% de ses capacités physiques. Après avoir eu tendance à nier la gravité de ses blessures dans un premier temps jusqu’en Malaisie, il paraît maintenant très préoccupé par celles-ci, au point de ne penser qu’à elles en roulant avant de mettre fin à sa séance une heure plus tôt que ses adversaires.
Sur le site officiel Worldsbk, il explique : « Ce n’est pas la meilleure journée pour moi. J’ai eu beaucoup de mal pendant l’hiver. J’ai eu très mal à ma blessure après la course de Sepang. Je n’étais vraiment pas bien. Je n’ai pas pu m’entraîner correctement et j’ai travaillé dur avec mon physiothérapeute pour me rétablir. Cela n’a pas été facile parce qu’en novembre et décembre, j’avais mal presque toute la journée. Je n’ai pas senti d’amélioration. J’ai commencé à me sentir mieux au cours des deux dernières semaines et j’ai commencé à travailler davantage sur moi-même. En faisant du vélo le matin, la force de mon bras était très bonne, mais le problème se situait au niveau du cou et du dos. Je ressentais beaucoup de douleur. J’étais très inquiet, mais heureusement, tour après tour, je me suis senti mieux, j’étais donc plus détendu et j’ai pu faire beaucoup de tours, mais pas à mon meilleur niveau. Je pensais plus à la douleur qu’à la moto. »
Aux journalistes réunis devant le camion Ducati durant la
séance, il a précisé : « Cela a été un hiver très dur pour
moi. J’ai eu mal pendant des semaines après Sepang et j’ai
travaillé très intensément avec mon thérapeute. Certains moments
étaient vraiment mauvais, avec une douleur intense. Je n’ai pas pu
m’entraîner normalement parce que j’avais peur pour mon cou et mon
bras mais maintenant je peux dire que la force dans mon bras est
bonne, mais la douleur dans mon cou demeure. La régénération des
disques déplacés est trop lente, même si j’ai tout essayé chez moi.
Je me sens mieux que l’année dernière, mais j’ai mal sur la
moto. La seule chose qui n’était pas claire, c’était ce que
ça donnerait sur la moto, c’était la chose la plus importante pour
moi.
Quand je suis sorti en piste pour la première fois ce matin,
j’étais très inquiet. La douleur était intense, je parvenais à
peine à prendre les virages à gauche. Mais à chaque tour, la
situation s’améliorait et les muscles se détendaient un
peu. Je pense que la principale douleur du matin venait de
contractions dans le dos, donc c’est positif. J’ai quand même
arrêté tôt car je ne sentais plus mon état s’améliorer. Il
valait mieux arrêter que d’empirer les choses. Je ne suis pas
content de ce que je ressens en ce moment. »
Malgré la douleur, Alvaro Bautista a réalisé le 10ème temps des Superbike mercredi, à 1,5 seconde de son impressionnant coéquipier Nicolo Bulega.