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Ancien pilote et vainqueur en Grand Prix comme autrefois un Champion du Monde en WSBK, Carlos Checa fait aujourd’hui parti de ses sachants et observateurs du paddock qui se penchent sur la situation actuelle du MotoGP à l’aune de leur grande expérience. Ce qui n’empêche pas l’occasion de ressortir quelques dossiers pour en écorner quelque peu le souvenir laissé par la version officielle …  

Carlos Checa a récemment visité le podcast Fred’s Cycling Obsession et a discuté ouvertement de divers sujets liés au Championnat du Monde de Moto. Il a partagé son point de vue sur l’évolution du MotoGP au fil des années, en mettant l’accent sur les avancées technologiques et l’impact sur la conduite des motos, entre autres approches tout aussi croustillantes.

Dans des propos relayés par motosan, selon Checa, la catégorie est devenue plus professionnelle et axée sur l’efficacité, ce qui peut rendre les courses moins spectaculaires. « Les technologies et tous les paramètres analysés forcent à piloter la moto d’une certaine manière… Sinon, vous n’êtes pas efficace. Disons que ce sport est devenu plus professionnel et que le pilotage est de plus en plus efficace, et plus efficace signifie moins spectaculaire…  Car quand on dérape, on perd du temps. Peut-être qu’une réglementation totalement différente devrait être faite et nous pourrions nous améliorer un peu dans ce domaine ».

Carlos Checa

Carlos Checa : « Gigi Dall’Igna est sortie et a réussi à changer conceptuellement la façon de piloter les motos, et tout le monde a suivi »

Il a également exprimé son opinion sur l’utilisation excessive de la technologie, soulignant que cela pourrait être une erreur similaire à celle commise en Formule 1 : « peut-être que nous allons un peu trop loin avec autant de technologie, je pense que nous faisons un peu les erreurs de la Formule 1. Ils la limitent un peu parce qu’ils s’en sont rendu compte. Sur les motos, cela semblait très difficile à réaliser, mais Gigi Dall’Igna est sortie et a réussi à changer conceptuellement la façon de piloter les motos, et tout le monde a suivi », explique Checa à propos des avancées technologiques.

« Le pilote continue d’influencer beaucoup, mais ces dernières années, avec l’aérodynamique, cela a un peu changé. Soit, vous appliquez cette technologie, soit vous en sortez. La technologie a atteint ses limites, et avec elle les pilotes. Avant, le pilote avait plus d’influence, à certains égards il a été perdu » regrette l’Espagnol.

Checa a également abordé les changements dans le comportement des fans de moto, notant que certains aspects du sport ont été radicalisés : « je pense que les fans d’avant avaient un peu une meilleure mentalité que ceux d’aujourd’hui. Cela s’est un peu radicalisé, mais je pense que c’est minime. Dans le monde de la moto, je pense que les fans sont neutres. Une autre chose est que bien sûr, les jeunes qui débutent ressortent avec une mentalité de pilote très professionnelle ».

En ce qui concerne les motos elles-mêmes, Carlos Checa a évoqué le passage des moteurs 2 temps aux moteurs 4 temps, soulignant les défis rencontrés lors de cette transition. Il a également mentionné l’importance de gérer la puissance des motos et a partagé son expérience personnelle lors d’une course à Phillip Island où sa moto a failli le mettre en danger… « On a changé pour le 4 temps pour que d’autres marques puissent entrer. Dans le 4 temps, les premières années, je m’en souviens très bien. Je pense que nous sommes passés de 180 chevaux à 220-230. Les débuts ont été très brutaux, vous aviez toute cette puissance mais l’électronique ne fonctionnait pas. Je me souviens qu’une fois en Australie, je leur ai dit de me l’enlever, et dans les deux derniers virages de Phillip Island, ma moto a fait un sursaut qui m’a presque tué. Là, j’ai réalisé qu’il fallait gérer la puissance, avec un travail très important ».

Carlos Checa termine avec le chapitre des pneus. Il s’est souvenu de son travail de développement chez Ducati et de l’impact des différents manufacturiers sur les performances des motos. Il a souligné leur importance dans la compétition et a notamment mentionné leur rôle dans les succès de Casey Stoner au championnat du monde… « La Ducati m’allait comme un gant, mais avec les Dunlop… en fait, avec les Michelin, cela a toujours été difficile pour moi. C’est un pneu qui ne vous prévient pas. Avec le Birdgestone on a vraiment fait un bon développement qu’on a perfectionné, et puis quand Stoner est arrivé et a gagné le championnat du monde c’était grâce aux pneus, ça n’avait rien à voir avec la moto. L’année précédente, avec LCR, ils l’avaient surnommé le « RollingStoner ». On ne peut pas parler de moto sans parler des pneus ».

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