L’esprit d’équipe en MotoGP est un concept assez abstrait et difficile à décliner dans un sport où, à l’arrivée d’une course, il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur, mais, chez Aprilia, on semble avoir trouver la recette pour le revendiquer. Une singularité sur laquelle Aleix Espargaró – intronisé justement comme le « capitaine » de cette équipe identifiée du côté de Noale – revient pour mieux en expliquer son fondement.
Et ce fondement est ce projet RS-GP aux grandes ambitions en MotoGP mais avec des moyens limités. Pour résumer, Aprilia est une section commando face aux grandes armées rivales, même si le groupe Piaggio a progressivement délié les cordons de sa bourse depuis que Massimo Rivola est arrivé. Un handicap sur le papier, mais pas forcément sur la piste.
On se souviendra ainsi que Suzuki a été titré avec Joan Mir avec un projet reconnu comme avoir le budget le plus faible du plateau MotoGP. Aprilia est dans la même lignée, avec la même conséquence : l’émergence d’un solide esprit de cohésion pour palier une situation qui fait que l’adversité est plus grande.
Chez Aprilia, la valeur ajoutée est par ailleurs un Aleix Espargaró qui a certes les défauts de ses qualités et inversement, mais dont on ne peut remettre en cause la flamme de sa motivation comme de sa détermination.
Aleix Espargaró Aprilia : « deux pilotes forts travaillant ensemble, c’est bien mieux qu’un seul »
Un mental qui lui donné le brassard de « capitaine » dans son box, mais aussi la vocation d’un sergent recruteur, puisqu’il a su convaincre Maverick Viñales de le rejoindre alors qu’il était au plus bas après son éviction de chez Yamaha : « je me souviens qu’à ce moment-là, Maverick était en difficulté il y a trois ans, et il était super déprimé » raconte le vainqueur du Grand Prix de Catalogne cette saison. « Je lui disais « Tu viendras chez Aprilia. » Mais visiblement, il n’en était pas sûr, car Aprilia terminait à une minute. Mais je lui ai dit : « Tu es très fort. Nous allons mettre cette moto au sommet. » ».
On connait la suite … « Je suis très fier d’Aprilia. Très, très fier car nous venons de très loin. Aprilia doit être très fière de Maverick et de moi car nous avons fait ensemble un travail incroyable et historique » commente l’Espagnol qui rappelle : « ce n’est pas facile d’avoir de bonnes relations avec son coéquipier quand on se bat pour les premières places et de développer la moto pour lutter contre ses rivaux. Je suis donc très heureux. Félicitations à Aprilia ».
Il termine en mettant en exergue le doublé de la marque du côté de Barcelone cette année : « c’est comme un cadeau pour Aprilia, pour nous-mêmes, pour la conviction, pour le travail acharné. Le travail d’équipe finit par payer car deux pilotes forts travaillant ensemble, c’est bien mieux qu’un seul. Nous l’avons prouvé. C’est un cadeau pour Romano, Massimo et tout le monde à Noale ».