Joan Mir est celui qui sera destiné à prendre les choses en main chez Honda en 2024 et ce sera une sacrée responsabilité. S’il réussit à se faire entendre du HRC, il sera celui qui aura été du début du redressement du premier constructeur mondial, un événement concomitant avec le départ de Marc Marquez, ce qui le mettra d’autant plus sur un piédestal. A défaut, il sera celui qui, définitivement, aura été l’anomalie au palmarès de la catégorie en devenant Champion du Monde au terme d’une saison 2020 marquée par la crise sanitaire, après 14 épreuves dont certaines doublées, et au guidon d’une Suzuki depuis disparue. De quoi marquer une carrière à jamais …
Alors oui, cette année 2024 qui vient sera autant importante pour Honda que pour Joan Mir, dont le statut de leader au HRC a été décidé par les événements. Marc Marquez parti, le Majorquin prend logiquement la relève avec une saison déjà dans les pattes avec la RC213V et, dans le box Repsol, on ne s’y est pas trompé en mettant à ses côtés Santi Hernandez que l’on ne présente plus en tant que chef mécanicien. Dans l’effectif Honda, seul Nakagami est maintenant plus ancien que lui, Johann Zarco et Luca Marini arrivant à peine de Ducati.
L’occasion est donc à prendre de jouer au leader et Joan Mir a bien l’intention de saisir l’opportunité : « je pense que nous avons une belle opportunité pour la prochaine saison de pouvoir décider un peu plus, car le nouveau pilote qui arrive, comme moi l’année dernière, ne pourra pas faire de comparaison entre la nouvelle moto et celle de cette année », a-t-il expliqué sur Todocircuito.
Joan Mir : « si nous, les pilotes, avons plus de contrôle entre nos mains, ce sera un avantage car je ne faisais pas confiance à l’électronique »
Pour Mir, ce sera « l’occasion de donner plus d’un avis, de comprendre dans quels domaines je pense que nous allons dans la bonne direction, et dans quels domaines nous ne le sommes pas », et il est convaincu que « s’ils m’écoutent, je pense que nous pourrons faire du bon travail ». Son expertise a d’ailleurs commencé après le premier test de l’intersaison accompli à Valence : « la moto freine mieux, tu fais la même chose, mais tu freines à un endroit différent. Cela aide aussi dans les virages… En général, cela aide dans tout ce qui peut être amélioré quand on vous donne une moto qui pèse moins, ce ne sont que des avantages ».
Joan Mir a aussi donné ses directives sur une électronique moins intrusive : « c’est l’une des choses que je leur ai demandées pour Sepang. Il y a de la marge pour y parvenir maintenant que nous avons amélioré le grip. Si nous, les pilotes, avons plus de contrôle entre nos mains, ce sera un avantage. C’est ce que j’ai fait avec la Suzuki, et dans la dernière partie des courses, j’ai toujours été parmi le plus fort, parce que je ne faisais pas confiance à l’électronique ».
Puis il termine sur son nouveau voisin, Luca Marini, qu’il compare ainsi au précédent qu’il a la prudence de ne pas citer : « c’est un pilote doux, et normalement ce type de pilotes est assez sensible. Il n’est pas de ceux qui freinent comme un animal et ne se soucient pas de la moto » …
