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Parlons MotoGP

Que valait cette saison 2023 ? Pendant six jours, « Parlons MotoGP » dresse un bilan global de l’année. D’abord, nous allons évoquer ce qui n’a pas marché, les pilotes qui nous ont déçus, les faits qui nous ont énervés, avec, à chaque fois, trois points par épisode. Retrouvez le volet précédent en cliquant ici. Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

Du niveau mais pas de spectacle

 

Rarement avait-on vu une saison Moto2 aussi soporifique que celle-ci. Hormis quelques courses intéressantes, le championnat était plié avant même la mi-saison. On savait tous que Pedro Acosta allait l’emporter car Tony Arbolino, son principal concurrent dès l’entame, ne pouvait pas rivaliser avec la vitesse, mais aussi, le génie de l’Espagnol.

Hormis la fin d’exercice exceptionnelle de Fermin Aldeguer et l’explosion de nombreux pilotes, cette saison Moto2 fut particulièrement décevante du point de vue du spectacle. Cela fait maintenant plusieurs années que les batailles entre Andrea Iannone, Scott Redding, Marc Marquez et Pol Espargaro sont loin, et il faudrait que ça change. L’arrivée de Pirelli en lieu et place de Dunlop pourrait parfaitement pimenter la catégorie. Si vous désirez retrouver une analyse complète concernant ce point, cliquez ici.

 

Parlons MotoGP

Pedro Acosta a largement dominé, et on ne peut pas lui en vouloir de gagner avec six secondes d’avance au Mugello. Il était le meilleur. Photo : Red Bull KTM Ajo

 

Un Brad Binder trop bon, ou pas assez ?

 

Le Sud-Africain représente une énigme. Plus proche de la tête en 2023 qu’en 2022, je l’ai senti particulièrement brouillon notamment en deuxième partie de saison. Certes, il nous a offert l’une des plus grandes performances modernes en Argentine, en remportant le Sprint depuis la 15e place sur la grille, mais aussi, a commis des erreurs indignes de son niveau.

Et puis, ce problème sur les dépassements. Toujours en catastrophe, il n’a jamais d’autres choix que de toucher son adversaire au point de corde pour passer. Beaucoup de pilotes ont remarqué cela, notamment Luca Marini au Mans.

Mais d’un autre côté, force est de constater que personne ne pilote la KTM aussi bien que lui. Peut-être que la machine ne lui permet pas de faire autrement, qu’il est constamment obligé de se battre contre elle exactement comme on aurait pu l’interpréter lorsqu’il était derrière Jack Miller à Jerez. Son classement parle pour lui.

Dani Pedrosa, excellent sur ses wild-cards, a pourtant montré qu’il était possible d’avoir une autre approche au guidon de la RC16. À Misano, il a été meilleur que Brad sur l’ensemble du week-end, tout en étant coulé au possible. Oui, mais d’un autre côté, l’Espagnol était frais, et bénéficiait de la dernière évolution de la machine orange.

 

Qui de l’œuf ou de la poule… Photo : KTM

 

L’un dans l’autre, l’apport constant de nouvelles pièces par KTM couplé au profil singulier de Brad Binder, entre génie et lacunes (notamment les qualifications, un gros point noir), rend la situation assez illisible. Je continue de penser qu’il fait partie des cinq meilleurs pilotes du monde, mais je ne peux m’empêcher d’être déçu car je l’imagine en capacité de se battre, sur une saison, avec les Bagnaia et Martin.

 

Pas de tension

 

Espagne-Italie. Une bataille des plus serrées. Deux pilotes géniaux, capables d’exploits rarement vus dans l’histoire moderne. Des machines identiques, dans deux équipes différentes. De quoi avoir l’une des joutes les plus tendues de tous les temps, pas vrai ?

Absolument pas. Hormis pendant les essais libres du Grand Prix de Valence, jamais on ne sentit la moindre once de tension relative à l’attribution du championnat du monde MotoGP, le Saint Graal. Jorge Martin n’a pas voulu livrer de guerre psychologique à Pecco Bagnaia, et préférait rigoler avec lui après la Malaisie où il prit sept secondes par son vis-à-vis.

La camaraderie régnante en MotoGP actuellement a ses bons côtés, certes, mais globalement, cela conduit au déclassement de la discipline. Car qu’on le veuille ou non, que l’on aime bien les conférences de presse piquantes ou non, ce sont les rivalités qui font le sport. Et Pedro Acosta l’a très bien compris, lui aussi disait la même chose dans une interview pour le site officiel MotoGP. Regardez le gain de popularité de la Formule 1 après le fiasco de 2021, ou même, à quel point notre discipline favorite était dans toutes les bouches en 2015 !

J’ai trouvé dommage de ne pas retrouver un peu de tension alors que le spectacle s’y prêtait plus que de raison. Si vous désirez plus de précisions sur cet aspect, retrouvez un article dédié en cliquant ici.

Rendez-vous demain, même heure, pour trois nouveaux points concernant ce que je n’ai pas aimé sur cette saison 2023. N’hésitez pas à m’en donner d’autres en commentaires !

 

Franchement, ça me manque. Photo : Morten Jensen

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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